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du secteur Agroalimentaire – Commerce – Services

Le coût et la disponibilité de l’Energie en 2023 seront un élément clé pour l’ensemble des entreprises et, particulièrement, pour l’Agroalimentaire.

Ceci devrait entraîner des impacts sur le temps de travail (horaires décalés) pour produire à un coût moindre.
Si des arrêts courts de 2H se précisent, cela devrait engendrer des surcoûts liés à des temps de nettoyage supplémentaires et à des taux de perte matière.
Si l’envolée des coûts de l’énergie reste conjoncturelle et est associée à des aides de l’Etat, les entreprises devraient réussir à passer cette crise.
Si, comme cela semble se dessiner, ceci a davantage un caractère structurel, nous allons malheureusement assister à de nombreuses restructurations et destructions d’emplois.

Agroalimentaire

Le secteur de l’agroalimentaire est fortement contraint par l’augmentation très forte des intrants (matières premières, emballage, engrais, énergie…), avec une capacité limitée et décalée dans le temps de passer des hausses tarifaires auprès de la grande distribution.
Ceci se traduit par un effet ciseau négatif : une pression forte sur les marges des entreprises mais aussi des hausses de prix consommateurs sur un an qui se situent entre 10% et 15 % entraînant mécaniquement des baisses en volumes et des réorientations vers les 1erprix et les marques de distributeurs, au détriment des marques nationales.
Ainsi la demande en produits Bio, fléchit-elle fortement et met-elle à mal la filière toute entière, alors même que les temps de conversion des exploitations (2 à 3 ans) ne permet pas un ajustement rapide ; se traduisant parfois par des prix d’achat Bio inférieurs aux produits conventionnels.
A ceci se rajoute l’impact de la loi AGEC, qui renchérit ou va renchérir les coûts fixes des entreprises devant adapter leur outil industriel à la recyclabilité de leurs emballages. Souvent des investissements majeurs sont nécessaires et peuvent entraîner à moyen terme des réallocations des flux industriels sur le territoire qui tiennent compte des évolutions d’approvisionnement de la matière première. Ainsi en est-il, par exemple, de la baisse structurelle de la collecte laitière en France et de la consommation de viande de bœuf.
Dans ce contexte, les négociations salariales qui s’ouvrent pour un juste maintien du pouvoir d’achat, vont être tendues. L’analyse du partage de la valeur ajoutée dans l’entreprise depuis plusieurs années, les choix de dividendes de l’actionnaire, les attributions d’actions gratuites, les primes exceptionnelles versées à une population restreinte doivent permettre d’appuyer les demandes d’une juste rémunération, d’autant plus que la filière agroalimentaire peine à recruter.

La Distribution Alimentaire a bénéficié significativement de la période Covid et post-Covid, avec une consommation de la restauration collective et commerciale qui s’est reportée sur la GMS

Les résultats des entreprises du secteur ont atteint un point haut, avec, toutefois, des évolutions différenciées suivant les formats. Développement de la proxi et stabilisation, voire recul, des hypers, dont la partie non alimentaire continue de souffrir, concurrencée par le e-commerce. Ainsi un certain nombre d’hypers ont-ils basculé en location gérance.
La GMS intègre la hausse de l’ensemble des matières premières mais limite la progression de l’inflation en décalant au maximum l’application des tarifs et en rognant sur ses marges. De premières grandes étapes de rapprochement des enseignes se dessinent afin de redonner des marges de manœuvre.
Les NAO à venir vont être particulièrement tendues du fait d’un effet ciseau marqué, entre attentes fortes au vu des résultats engrangés ces dernières années par les entreprises du secteur et marges en repli.

La Logistique subit de plein fouet la hausse des coûts de l’électricité et du carburant

D’une part, les transformations logistiques intervenues, automatisme pour pallier au manque de main d’œuvre, sont davantage consommatrices d’énergie. D’autre part, les désorganisations des lignes de production (manque de matière, emballage…) ont généré des taux de rupture élevés ayant un impact négatif sur le chiffre d’affaires des magasins.
La transition énergétique s’accélère avec la mise en place de parcs photovoltaïques sur les toits des entrepôts.
Mais les orientations prises ces dernières années vers les camions à gaz s’avèrent peu intéressantes, sans véritable option de substitution.
D’un point de vue social, il est à souligner l’énorme difficulté à recruter et à garder le personnel, d’autant plus que les entrepôts sont souvent situés sur des nœuds logistiques qui amplifient le phénomène.
Les changements générationnels entraînent la nécessité d’intégrer dans les organisations une plus grande prise en compte de la qualité de vie au travail, un meilleur équilibre vie professionnelle/vie personnelle.

Le luxe représente un secteur qui s’est fortement enrichi

Ceci se traduit par d’énormes tensions sociales pour une répartition de la richesse plus juste, avec un taux de rotation du personnel élevé, couplé à une tension sur les approvisionnements liée à la guerre en Ukraine.

La restauration collective a subi de plein fouet le COVID avec à la clé des plans sociaux massifs

Le redémarrage de l‘activité, associé aux nouvelles habitudes de télétravail et d’attentes des consommateurs, n’a pas permis de revenir à la situation antérieure. De plus, le personnel licencié n’est pas revenu lors de la reprise et le secteur souffre de pénuries de main d’œuvre et de compétences du fait d’une faible valorisation salariale.
Le contexte inflationniste vient jouer sur les marges des opérateurs qui tentent de répercuter la hausse des prix sur les clients. Ainsi, les négociations salariales qui s’ouvrent pour un juste maintien du pouvoir d’achat, vont être tendues.

Représentants du personnel, faites appel à SECAFI pour analyser vos marges de manœuvre et travailler sur un partage de la valeur ajoutée plus juste !